Panos Amelides: Narrative Electroacoustic/Panos Amelides : Narration Électroacoustique

Nom : Panos Amelides

Où habitez-vous / travaillez-vous :  Leicester, UK

Site personnel : http://panoamelides.wordpress.com/

Transformations favorites :

ReverbBadge – Réverbération

Reverse Icon 2 – Reverse

– Time-Stretching

TransposeBadge – Transposition

FilterCombi – Filtre

– Granulation

PanBadge – Panning

 

Pourquoi ces transformations sont-elles vos favorites?

J’adore la réverb! Je ne sais pas pourquoi, ça me plaît. La réverb combinée aux filtres et au panning sont mes outils pour créer un espace 3-D space dans mes mix. La dimension spatiale du son peut aussi être créée et/ou manipulée en le transposant. Essayez par exemple de transposer un son deux octaves plus bas sans préserver sa durée (vari-speed). Non seulement le pitch et la longueur changeront, mais également l’espace.

De façon générale, je crois que ce n’est pas une question de manipulation. Je suppose qu’il s’agit plutôt de savoir si les sons vont bien ensemble. Par exemple, trouver comment une réverb « drone », un son distant, peut se mélanger avec un matériau filtré, détaillé, crépitant, proche et gestuel, et puis tout ça avec un troisième son, etc… À mon sens la question principale est la combinaison de sons transformés/manipulés. Une manipulation seule ne veut rien dire. C’est le contexte qui lui donne sa signification.

 

1. Comment décririez-vous le genre de musique que vous faites?

Je ne la décrirais pas en soi. Je préfère ne pas catégoriser les expériences musicales, en tous cas en ce qui concerne mes créations. Néanmoins, j’utiliserais le terme « Acousmatique » pour décrire ma pratique, dans le sens que ma musique est faite pour être diffusée sur haut-parleurs (de toutes tailles) !

 

2. Si vous deviez utiliser les catégories classiques pour décrire votre musique, les quelles est-ce que ce serait?

Art Sonore
Musique Électroacoustique

 

3. Quels types de sons aimez-vous utiliser quand vous composez?

J’aime utiliser tous les sons que je peux enregistrer en extérieur sur le terrain; trains, voitures, voix, atmosphères de centres commerciaux, de parcs, de restaurants, etc. Je n’enregistre (presque) jamais de sons en intérieur…

 

4. Pourquoi ces sons sont-ils vos favoris?

Pour qu’un son enregistré puisse être caractérisé de “favori” — à mes oreilles du moins — quand je les ré-écoute, il doit présenter des caractéristiques musicales, quelque chose avec lequel je puisse me projeter musicalement, et dans une certaine mesure me voir « jouer » et/ou me voir développer. Pour être franc, j’ai quelques « fétiches » : j’ai tendance à enregistrer des sons qui comprennent des informations de pitch (ex : soufflerie, air-conditionné, choc de voiture, craquements de portes, etc). J’aime beaucoup ce jeu d’extraction de tons à partir de sons sus-mentionnés, et de nos jours la technologie nous donne les moyens de le faire.

 

5. Comment commences-tu une composition ou trouves-tu des idées pour tes compositions? Est-ce que tu emploies la même technique à chaque fois, ou est-ce que ça change régulièrement?

Au niveau de l’approche, chaque pièce que je compose a une méthodologie unique, et c’est pourquoi mes projets ne sonnent pas tout à fait pareil les uns par rapport aux autres. La méthodologie inclut : récolter les matériaux, archiver les matériaux, produire/composer et enfin livrer le travail dans différents formats (si possible). Toutes ces étapes sont différentes à chaque fois, parce que ce processus dépend de l’idée inhérente à la pièce.

Pour répondre à la première partie de la question, je puise généralement mon inspiration dans des contextes culturels et/ou politiques, comme par exemple avec un rituel culturel-religieux, qui pourrait me servir de fond pour construire une structure sonore basée sur les principes du rituel lui-même.

 

6. Quels compositeurs/musiciens t’inspirent?

G.L. da Palestrina, J.S. Bach, F. Chopin, G. Maller, G. Ligeti, L. Ferrari, F. Bayle, C. Calon, J. Young, G. Gobeil, Autechre, Kim Cascone, Murcof, Brian Eno, Rosy Parlane.

(Pour n’en nommer que quelques-uns…)

7. Qu’est-ce qui te plaît le plus dans ces musiques?

La chose la plus importante pour moi lorsque je suis en contact avec l’Art, pas seulement la musique, c’est le fait de pénétrer un monde différent, un voyage émotionnel, des pensées et une redéfinition de certaines choses. Cette expérience peut être décrite comme une « methexis », qui est un partage de considérations entre différentes personnes, comme le créateur de l’oeuvre et le public, à la fois en tant qu’individus et en tant que groupe.

8. Qu’essayez-vous de transmettre à l’auditeur dans cet extrait?

Lisez ci-dessous…

 

9. Si vous deviez donner des conseils généraux à quelqu’un qui commence à composer une pièce, quels seraient-ils? Quelle est la chose la plus importante à garder à l’esprit pour composer?

Je crois que la chose la plus importante est de… tout oublier quand on compose. Il n’y a pas de « recette » à suivre ou à se rappeler pendant le processus de création. Le plus important – et c’est un point de vue personnel bien sur — c’est l’attitude employée face au processus de composition, qui est d’écouter profondément et d’essayer d’ « entrer » dans le monde sonore environnant, qui peut être un contexte musical qu’on aime, ou l’environnement effectif, urbain ou naturel.

Écoutez très activement et digérez votre écoute. C’est un long processus, peut-être de toute une vie, mais il est nécessaire si l’on veut créer de l’Art.  Ne suivez pas de consignes ou de « manière de ». Commencez par imiter quelque chose qui vous plaît, pour le plaisir ensuite de ne jamais le répéter !